Mise en conditions: louis est un petit garçon de 6ans, qui vit avec sa mère qu'il surnomme "mam" et sa sœur laure. Son père ne travaille pas, et profite de son statut d'homme (les femmes n'avaient alors aucun droit) pour laisser sa femme et sa fille se tuer au travail. Louis qui est trop pauvre pour aller à l'école, et trop jeune pour travailler dans les champs, est sorti se balader et jouer dans les prairies immenses près de la mer, lorsqu'une violente tempête éclate. Il trouve refuge dans les ruines d'une ancienne bâtisse.Je ressens un désespoir immense, un vide sombre qui m'avale, sans que je ne puisse rien faire, et je tombe assis sur mes genoux, à travers la terre liquide. Je suis trop petit, je ne peux rien faire...
Je reste assis longtemps sans bouger, assailli par le doute, harcelé par les images de Laure et de Mam qui me reviennent sans arrêt, pour me frapper avec toujours autant d'hardeur...
Soudain, comme un rayon de soleil venu pour me sortir des ténèbres de l'abandon, je pense à mon père parti un peut plus tôt dans la soirée au bistrot.
Une conviction puissante me secoue tout entier. Celle que papa va venir les sauver.
Dans un élan d'espoir, je me relève et cours sans trébucher une seule fois jusqu'au centre de la plaine détrempée. L'eau me recouvre intégralement les chevilles, mais je ne tremble plus. Mon corps, droit et animé d'une énergie nouvelle affronte la tempête tel un pilier inébranlable. La pluie, le déluge qui m'attaque de toute part m'aide à me sentir vivant, et son contact sur ma peau en est devenu agréable.
Je relève la tête, et ne sachant pas si je m'adresse à dieu ou à mon géniteur, je m'époumone, tentant de couvrir le hurlement de la tempête:
"Père ! Père aide-les ! Aide Laure et Mam ! Pitié je..."
La fin de ma phrase est happée par une rafale, qui non contente de me couper me projette à quelques mètres de hauteur avant de me laisser retomber violemment.
Je me redresse et découvre avec horreur que la gigantesque colonne d'air se rapproche de moi à une vitesse affolante. Pris de panique, je me précipite en direction des ruines en espérant y être protégé.
Défiant le vent, je cours, tombe, glisse, me relève, tombe encore, et gravit tant bien que mal la colline qui me sépare de ma base de survie.
Une fois en sécurité je me retourne enfin, mais pour voir que le vortex, ayant changé de trajectoire, fonce à présent droit vers ma maison.
Dans la folie du désespoir, je cours à sa suite. Mais une fois encore, une bourrasque me projette en arrière comme si je n'étais qu'une vulgaire brindille entre ses mains puissantes.
Je m'écrase contre un rocher que ma tête heurte de plein fouet. La douleur est sourde mais ne dure pas, la dernière chose que je vois avant de perdre connaissance est ma maison se démanteler, subissant l'insatiable appétit de l'ouragan.
***
SUITE DEMAIN ?
